Maladie honteuse I : les films en série.
Hier soir, je me suis offert une bonne grosse tranche de régression. De la lourde qui poisse, qui fleure bon le nutella et les chocapics. Puisque "mon époux" (çame fait toujours rire de dire ça, je ne m'en lasse pas) sortait voir le star wars (il était temps, dire que tout le monde en France l'a vu avant nous!), je suis allée faire un tour au vidéo club, histoire de ne pas tricoter à vide.
Je me cherchais un bon gros mélo qui tache (au rayon drama), et là, tout en bas du présentoir, le choc. Fame, que personne n'avait dû louer depuis des années. Nez à nez avec mes fantômes adolescents. Il était là à m'attendre, pas pressé, alors que j'avais décidé de mettre un terme à nos relations en 1993.
Depuis 1993, donc, je suis une ex-fameaddict. Ce qui suppose que j'ai été famodépendante pendant de nombreuses années. Je rassure tout de suite ma soeur qui, à la lecture de ces lignes doit avoir des sueurs froides. Ne crains rien Ninou, je n'ai pas replongé. Ou plutôt si, mais juste une fois hier soir. Pour voir ce que ça faisait.
Avant de vous décrire par le menu cette honteuse régression, je vais essayer de décrire le mal étrange qui m'a rongé des années durant. Ça a dû me prendre vers 1988, j'étais capable de regarder 20 fois le même film. Jusque là, rien que de très normal dans la liste des manies adolescentes. J'ai dans mon entourage des personnes très recommandables qui ne comptent plus le nombre de fois où elles ont le Grand Bleu. Le problème demeure dans la liste de ces films. Est-ce le hasard ou un goût de chiottes délibéré, mais la liste des films sur lesquels je jetai mon dévolu était incongrue et presque exclusivement composée de nanars : Tendre Passions (je situe:1985, Shirley Mc Lane, Jack Nickolson, Debbra Winger), Shining (Passe-moi la bate, Wendy), Solein de nuit (navet flamboyant, avec Mikhaïl Barishnikov en dissident soviétique, ah, le nombre de fois où on a compté ses pirouettes avec Mila Savic...), Les Tontons flingueurs (Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît), Fame, Suivez cet avion (ça, ça doit dater de 1990, avec Lambert Wilson et Claude Piéplus)...Je dois en oublier, mais je crois que ce TOC a dû avoir raison du magnétoscope familial.
Bon, Fame...C'était la première fois que je le voyais en VO...Non, non, non, je n'essaie même pas de me justifier...Que dire, si ce n'est que tout était bien en place, et que même en anglais, je me souvenais des dialogues dans leur quasi totalité. Bon, je vous en livre tout de même une bonne. Vous voyez le type là, à gauche. Cette petite moue sensuelle, cette pose nonchalante, ça ne vous rappelle rien ? Enlevez lui sa tignasse rousse, mettez lui une expression hargneuse dans le regard. Ça ne vous dit toujours rien? Bon sang mais c'est bien sûr, c'est le Dr Romano des Urgences. Finalement, je me demande si mon acharnement à suivre ER depuis près de 10 ans ne relève pas du même mal...
Enfin, je me demande si après de telles révélations, je vais encore trouver du monde pour me lire...