infection du neurone. Les listes

Dans mon sac, il y a cinq listes. De choses à faires. Des choses indispensables que je ne dois pas oublier. Sur lesquelles je ne raye rien. Qui ne font que s'allonger.

De choses qui ne serviront plus avant notre retour définitif, c'est la liste longue et lourde. De babioles à rapporter qui feront plaisir parce que c'était pas prévu, c'est ma préférée. Des rendez-vous à prendre avant mon départ (avec les agences immobilières, c'est celle qui me fait flipper). Des choses à faire en cas de fièvre, d'enfants patrac (pour Jérôme), je ne l'aime pas beaucoup non plus celle là. Des courses à faire pour que le placard soit plein de bonnes choses avant que je parte, des trucs à congeler pour que tout le monde aie des bons petits plats, c'est la liste qui me donne l'impression d'être indispensable, parfaite. Des choses très importantes à ne pas oublier dans mon sac à main, c'est celle qui grandit tout le temps.

Encore quelques jours, et je suis bonne pour me faire une liste qui ressemblerait à - prendre mon passeport, - aller à l'aéroport, -se brosser les dents après le café. Mais je ne fais rien de ce qui est écrit sur ces listes. Normal puisqu'elles sont au font du sac. J'avais une prof qui était spécialiste des sentences définitives. Il y en a une que j'ai retenue, c'est "le destin d'une falaise est de reculer face à elle même".J'aime bien essayer de les appliquer à la vie courante. Alors...le destin d'une liste n'est il pas d'être chiffoné au fond d'un sac ?

Je me demande si je n'aime pas uniquement l'idée des listes. Il y en une que je vais commencer tout de suite. La liste des choses que je vais faire pendant ma permière journée en France...

-Caoua en terrasse,

-assiette de fromage...