Le boooring châle
C'est pas trop mon genre de laisser traîner des tricots au fond de mon sac. Quand je commence quelque chose (tricot, couture, livre, recette...) j'aime assez que ce soit fait en une seule fois. Parce que la plupart du temps, ça répond comme qui dirait à une ... pulsion. "Ouaaaah, mais t'as vu le pull, non mais t'as vu le puuuull quoi ! Vite du fil des aiguilles et zou galinette!"
L'année dernière, j'avais craqué sur le stripe study shawl, et sur toutes les versions chamarées et chatoyantes vues un peu partout ! Profitant d'un stock de holstgarn et d'un passage de la mercière à Bordeaux, frénétiquement, je me lance. Et très vite je bloque. Si au début je trouve ça amusant, assez vite, je me retrouve face à la dure réalité : ce châle est le truc le plus chiant de monde à tricoter. Et je le laisse tomber.
Un an passe, et l'autre soir, toute désespérée de ne pas pouvoir finir mon gros pull vert, je fais preuve d'une abnégation sans borne. Et je finis le boooring châle.
Juste un mot à propos de boooooring... De notre séjour désormais lointain aux Etats Unis, il ne nous reste plus que quelques tics de langage. Oui, comme tous bons expatriés, nous avons presque succombé au JCVDS ( Jean-Claude Vandamme Syndrom) qui fait qu'au bout de quelques années, tout le monde parle un espèce de sabire où on fait "han han" au lieu de "t'as raison". Où on dit "switcher" la lumière". Où on parle de "gap", de "swap", de "packed lunch"... Bref. Mais il y a deux petites expressions qu'on a gardées, parce que ça faisait rire les enfants : "soooo bizaaaarre" (trouvé dans un épisode de fraggle rock) et "booooring" (à ce stade plus "chiiiiant" que'"ennuyeux"). Donc là, pour le coup, ce châle il était méga booOOOooring !
Bon, je m'en vais vous cuisiner un peach cobbler et vous dire comme en Géorgie " good day to you'all !"