Une petite fiche lecture, ça faisait longtemps... Pour une fois, ce n'est ni un polar qui fait peur avec des méchants très méchants, ni un roman noir et sanglant, ni une saga sur 12 générations qui se transmettent tarres, malédictions et autres terribles secrets de familles. Non. Je suis EN-FIN tombée sur un livre qui ne présente aucun des critères indispensables et que j'ai adoré. Mais vraiment vraiment hein ! Le livre providentiel. Celui qui est venu me sortir d'une interminable traversée du désert où RIEN ne trouvait grâce à mes yeux...
En allant prendre mon train, un peu en avance, juste comme j'aime, je passe chez le "journaliste" (ben oui, celui qui vend des journaux) et, juste avant de prendre le Elle, je me suis laissée tenter par le dernier livre de Daniel Pennac, le journal d'un corps. Pennac, je suis comme Couac, je l'aime d'amour ce mec. Je crois que c'est ma première lecture "de grande". Pas un Zola (atavisme familial). Pas une bd. Non, la saga des Malaussène je l'ai lue, relue, avec toujours autant de plaisir. Puis, de déménagements en déménagements, de prêts en oublis, je les ai un peu perdus de vue.
Celui là n'a pas résisté à l'aller-retour Bordeaux-Paris. Je l'ai dévoré. Et ça m'a plu, mais plu !!! A sa mort, l'auteur donne à sa fille les cahiers sur lesquels, de 13 à 87 ans, il a écrit le journal de son corps. Oui, de son corps. Des muscles, du ventre, de la peau, des années qui passent ... et du coeur. Le genre de livre que je serai curieuse de relire, pour voir ce qu'il me dira dans 10 ou 20 ans. Pour le moment, les pages qui m'ont un peu remuée sont celles où il parle de ses enfants :
"(...) je débarbouille, au gant, au savon, à chaque fois stupéfait par la densité de ces petits corps, comme si je manipulais de l'énergie à l'état brut, toute l'énergie de deux existences à venir fantastiquement ramassée dans cette chair d'enfant si compacte, sous cette peau si douce. Plus jamais ils ne seront aussi denses, ni les traits de leurs visages aussi nets, ni si blanc le blanc de leurs yeux, ni leurs oreilles si parfaitement dessinées, ni tissé si serré le grain de leur peau. L'homme naît dans l'hyperréalisme pour se distendre peu à peu jusqu'à finir en un pointillisme très approximatif avant de s'éparpiller en poussière d'abstraction."
Voilà le genre de passage où mon petit coeur s'est gonflé, moi la pas sentimentale pour un rond, qui y va rarement de sa petite larme sans se sentir débile... J'ai fondu. Qu'est-ce que je je vais bien pouvoir prendre sur l'étagère après ça hein ?
J'ai en cours un polar du tonnerre : Un employé modèle de Paul Cleave, ça démarre bien. Et j'en ai dévoré un autre, une saga mais je savais pas, j'ai commencé par le tome 2. Il est à la maison je t'enverrai le titre. Adoré (mais je n'ai pas la suite, chiotterie !)