This love is big enough for the two of us

3 novembre 2011

Concert de Charles Bradley à la Rock School hier soir. Attendu de pied ferme, celui là, un peu fébrile à l'idée de savoir si ça me mettrait dans le même état que l'an dernier, quand je l'avais vu un peu par hasard en première partie de Lee Fields. Un peu comme un rendez vous pris de longue date, j'avais même mis une robe à pois pour l'occasion, c'est dire. Mais je m'égare...

Malgré le concert trop court, malgré le guitariste un peu faiblard, malgré la formule club (façon polie de dire "on a peur de pas remplir la grande salle, on vous colle tous en bas"), la magie a opéré, j'ai une patate atomique pour les 3 prochains mois ! Contre les baisses de tension, contre la dépression saisonnière, contre la grisaille, contre l'anémie, contre l'heure d'hiver, contre les impôts locaux, contre les antennes relais, contre "merde y'a plus de pain j'ai oublié d'en acheter", contre les PV, contre les gens qui doublent dans les files d'attente, contre les collants qui filent, contre la place de ciné à 9,20 € à l'UGC, contre les nuits trop courtes, contre les journées où on n'a le temps de rien faire, contre les réunions parents-profs, contre le nez qui coule quand on n'a pas de kleenex sous la main, contre la crotte de nez qui pendouille sans que vous le sachiez alors que vous parlez en réunion, contre le morceau de salade qui reste collé aux dents, contre les courbatures et les états grippaux, contre mon jean qui me serre à la taille, contre les cons, contre la crise de la zone euro ... Ecoutez Charles Bradley !Charles Bradley est la solution universelle aux problèmes de tous poils !

Je sais. Je sais maintenant que cette musique a un réel pouvoir, un pouvoir magique sur moi. Comment, sinon, expliquer que moi, pur produit de la bourgeoisie catholique de province, au service de l'état dans l'administration la moins funky de l'univers, qui tourne de l'oeil à la vue d'une chambre d'enfant mal rangée ou de chaussettes qui ne sont pas assorties au chandail- j'arrête là car la liste est longue- me retrouve en transe devant un homme qui porte des combinaisons à paillettes ? Qui ondule lascivement du bassin ? Pourquoi, sinon, ai-je la larme à l'oeil quand il nous dit "love is the answer" ? Quand il chante "why is it so hard" ? La vérité mes frères j'ai la réponse, Charles Bradley est un magicien, un grand mage, "the black eagle of soul", et par les temps qui courent, autant de générosité et d'énergie, c'est juste très très bon à prendre !