De purs salopards
Bon allez, on a bien wigolé, je vous rassure, je ne suis pas allée en classe avec mon châlounet sur la tête, et la rentrée s'est bien passée pour tout le monde. Comme je ne peux pas encore vous montrer mon gros pull de l'hiver (je reprends une manche qui ne me plait pas, et il manque encore les boutons), je passe au II- de mon exposé : les lectures de wacances. (Pour celles qui ne suivent pas, on avait dit I- les ouvrages de wacances, II- les livres de wacances, III- les belles photos des wacances).
Et là, je vais tenter un exercice inédit : le compte rendu thématique livre ET ciné. Une anthologie du salopard. Une typologie de l'ordure. Une variation autour des pourris. Des livres que j'ai promenés pendant les vacances, il y en a un qui m'a vraiment vraiment plu : "Nous ne sommes rien soyons tout !", de Valerio Evangelisti . Le titre (un extrait de l'Internationahahaleu), la couv (photo sépia de ce qui pourrait être un hall d'attente à Ellis Island), les trois lignes de résumé au dos (italo-américains + quais et ports et brumes + syndicats + grandeur et décadence sur fond de lutte anticommuniste...) j'avais l'impression que quelqu'un avait écrit un livre rien que pour moi ! Le début patine un peu (finalement, que veut-il faire de sa vie ce bonhomme ?...) et puis on n'arrive plus à le lâcher ce type absolument horrible. On se surprend à penser "comment ça, le méchant n'est pas puni... Noooon, c'est pas possible, il ne va pas faire ça quand même !", on a envie de crier aux autres personnages "Nooooon, ne faites pas ce qu'il dit, faut pas l'écouter, c'est un méchaaaaaant", on souffle enfin (mais je ne vous dirai pas pourquoi), on verse une larmichette à la fin de l'épilogue, c'est bien bien bien.
Au moment où je finissais ce livre, je me suis retrouvée au cinéma un peu désamparée (puisque j'avais loupé la scéance d'Inception) sans avoir prévu de solution de repli, mais bien décidée à aller voir un film, n'importe quoi mais un film. Plouf plouf, un peu au hasard (et puis parce que j'aimais bien le titre) je suis allée voir "the killer inside me". Mmmm que c'était bien là aussi (mais je ne suis pas objective, je ne résiste pas à une VO avec un bel accent de sud trainant, ça me rappelle la Géorgie que voulez vous). Là encore, un superbe personnage de salaud. Un peu plus complexe, certes. Un vrai, un dur. Pour être dur, je dois dire que quelques scènes sont un peu difficiles à supporter (j'ai regardé, les autres spectateurs étaient comme moi, ils mettaient la main devant les yeux en attendant que ça passe). Mais là encore, on est captivés autant que révoltés par Lou (le supra méchant). Ne va-t-il pas s'arrêter un peu, enfin, que fait la police ? On attend on attend, mais non. Noir c'est noir. Côté rédemtion, rachat de l'âme, vengeance et revanche des opprimés, passez votre chemin...