La Franche Comté, j'aime encore bien...
Et sinon, à part te pochetronner au jus de pomme bio sous le chapiteau, t'as fait quoi la semaine dernière ? Ben rien, enfin si, j'ai travaillé mon franc comtois, qui comme toutes les langues étrangères s'oublie si on ne pratique pas. Donc, pour ce stage intensif :
- Avec Jéjé, on est partis faire un treck sur le plateau des Mille étangs, histoire d'aller pratiquer à la source. On a mangé une tarte à la myrtille chez Gaby, à Beulotte Saint Laurent, où on s'est fait taillader le pneu devant la mairie. Tiens, juste une anecdote au passage, je raconte la déconvenue à mon padre, dont j'attendais un large soutien moral face à la rudesse de l'autochtone. Lui, pas étonné pour deux ronds me demande avec le plus grand naturel "t'étais bien garée?"... je ne sais pas comment interpréter ça : prend il les vosgiens pour des sauvages qui agressent le touriste, ou a-t-il toujours autant confiance dans ma capacité inégalée à faire des créneaux... j'ai comme un doute.
- On a fêté l'anniversaire de mon neveu, et tout ceux présents autout de la table peuvent témoigner, j'ai un franc comtois honnête avec un coup dans le nez.
- J'ai fait une petite cure de comté (petite, hein, rapport au fait que le comté, ça n'a pas l'air, mais c'est le fromage le plus gras de tout l'espace intersidéral)
- J'ai dévalisé le rayon "biscuits de Montbozon" à l'inter de Navennes (ah, le name dropping en franc comtois, c'est trop de la hype !)
- J'ai révisé avec la caissière le l'inter:
- la caissière (un peu affolée par les 8 paquets de biscuits) : oooï, ben on peut dire que vous aimeï ça les Montbonzon !
- Moi (contente qu'elle morde à l'hameçon) : ben, c'est que j'habite pu V'soul, alors j'fais des réïserves.
- la vendeuse (ne se doutant de rien) : pis vous habitez où ?
- Moi (c'est décidémment trop facile) : à Bordeaux
- Elle : Whouooï ! c'est que ça vous fait une tirée dit'ouar
- Moi (j'ai honte, je profite de son innocence, c'est immonde ce que je fais) : Oui, mais on est contents de revenir, on vient faire nos provisions.
- Elle : Pis vous rapportez quoi ?
- Moi : du comté, dse griottines
- Elle : pis d'la cancoillotte, vous y avez pensé...
Là, je dois bien avoué que j'ai câlé, c'était trop d'un coup. A la maison, on continue à faire de petits exercices en famille : on dit "t'aurais meilleur temps", "j'aime encore bien", "dans ces coups de temps là", et ce soir en quittant la salle des profs, j'ai lâché un "arrouar" sans me retourner !
Le paradis des nains de jardins, à Faucogney