Calvaire (le der' des der')
Vous voyez ce sac là... J'en avais acheté tout un tas, chez Tati, au Havre (oui, au Havre, y'a Tati, en fait, on n'a pas idée à quel point c'est Parisien le Havre), il y a quatre ans, avant qu'on parte aux États-Unis. Je m'étais dit que ce serait pratique pour trier les fringues des enfants, et ça me paraissait suffisamment solide. Inconsciemment, je devais sentir que je mettais le doigt dans un engrenage maudit, et que, oui, ça avait intérêt à être solide. Car ce sac entame son quatrième déménagement. En quatre ans. Je suis une véritable burne en maths, mais mon esprit me dit que ça fait une moyenne de un déménagement par an.
Ce matin, je me suis fait ma corvée de triage de fringues. Et j'ai découvert quelque chose d'inouï : il n'y a rien, absolument RIEN, que je déteste plus que ça. C'est le sommet de l'abjection ménagère, l'Anapurna du pénible. Je ne vois rien au dessus. Le repassage ? Pfeu, un épisode de la nouvelle star et c'est fait, pif paf les piles de chemises. La poussière, ouais bof, 30 secondes maxi (il y a une règle à la maison, c'est "no bibelot"). L'aspirateur, la vaisselle, non, franchement, ça va. La corvée de chiottes-salle de bain, bon, oui, mais avec une bonne rasade de "service public" avec la voix enjouée d'Isabelle Giordanno, ça passe. Mais le tri des fringues aaaah (oeil révulsé-vomi-palpitations-transpiration nauséabonde de dessous de bras). Voyons, il y a les trop petites pour Camille que je garde pour Alice, celles qui sont allées à Camille et Raphaël et qui sont limite pour un troisième tour. Celles de Raphaël qui font trop garçon, alors, est-ce que je les prête à Ulysse qui les refilera à Martin. Celles qui sont trop petites pour Alice, que je dois mettre de côté pour Bérénice (mais je ne la verrai pas avant août alors est-ce que ça lui ira encore ? ) ou les apporter au dépôt vente. Celles de cet hiver, mais qui iront pour l'hiver prochain. Dingue, je deviens dingue...
Et puis, ce matin, il s'est passé un truc de fou. Le sac a craqué. CRAQUE ! Si c'est pas l'Mektoub ça... C'est mon dernier déménagement. Après, fini, je deviens sédentaire. Limite je me demande si je pars en vacances. Parce qu'il fait préparer les bagages. Et trier les vêtements.
(et vous c'est quoi le truc que vous détestez au delà de tout ? )