Rions un jour, rions toujours...
... ou comment j'ai toujours des idées à la con. A bien y réfléchir, ce blog n'a qu'une seule fonction : extraire une situation de son contexte, constater à quel point elle est ridicule et rire un bon coup (même si, là, franchement, je me sens un peu merdeuse et que j'attendrai demain pour rigoler). Moi, quand j'ai su que je ne travaillerai pas cette année, la première chose à laquelle j'ai pensé, c'est "ça va être morteeeeel qu'est-ce que je vais me faire suer", puis après : "coooool je vais pouvoir bouquiner coudre tricoter jusqu'à plus soif", "super, l'agreg interne les petits amis, c'est cette année où jamais". Là, normalement, y'a comme un blanc dans la conversation. Mais ceux qui me connaissent sont gentils comme tout, et savent que j'ai souvent besoin d'être encouragée. Alors ils ont fait un sourire poli, et j'ai su que ma décision était la bonne.
J'ai acheté des bouquins, récolté des cours ici et là, et je me suis inscrite au CNED. J'ai commencé à bouquiner cet été, et m'y suis remise plus sérieusement une fois les cartons défaits. Et puis là, j'ai fait un truc trèèèèès douloureux : j'ai renvoyé des disserts. Dix ans que je n'en avais pas fait. Et, curieusement, c'est pas du tout comme la bicyclette, ça s'oublie. Je peux vous dire qu'elle a été douloureuse la rééducation. Groooosses courbature de mon neurone, mal aux yeux, à la tête, l'horreur. Mais bon, je suis capricorne ascendant tâcheronne, alors, à force d'efforts, j'ai réussi à les terminer tant bien que mal. Avec ce sentiment très très très désagréable d'avoir fait quelque chose de pas très chouette. Et ce genre d'impression, chez moi, se vérifie systématiquement.
Parce que cette semaine, j'ai reçu les disserts. Corrigées. Notées. 6 et 7. Sur 20 hein. Eh, c'est un peu la honte quand même. Dire que j'apprends à des lycéens à faire des disserts et que je me prends deux belles caisses dans la semaine, ça la fout mal non ? Généralement, ce genre d'événement sucite chez moi une activité cérébrale assez dense :
- pourquoi tiens-je à ce point à passer l'agreg alors que rien ne m'y oblige ?
- pourquoi ne prépare-je pas que les questions qui restent au programme l'an prochain (ou comment me voiler la face)?
- pourquoi suis-je à ce point vaniteuse ?
- pourquoi une (non, deux) mauvaises notes me mettent dans cet état à 34 ans ?
- pourquoi suis-je aussi nulle ?
- et si je m'étais complètement trompée de voie ?
- pourquoi me flagelle-je ?
- pourquoi suis-je aussi chiante ?
- d'où vient le vent ?
- et mes fesses, tu les aimes ?
- qu'est-ce qu'on bouffe ce soir bordel ?
Allez, j'ai réussi à m'auto-arracher un demi sourire, c'est presque gagné...
(Christine voilà la réponse à ton com' mort né, Mary, idem, donne moi un mail qui marche, ça fait 20 000 fois que j'essie de t'écrire et que ça me revient)
Eh, les filles, vous êtes des amours ! Allez, zou, envolé mon moment de honte, j'ai relu 20 000 fois les appréciations de cette fichue dissert, finalement, c'est pas si terrible. Allez, au boulot !(C'est limite inquiétant tout de même cette armée de cheer leader, je ne soupçonnais même pas qu'il y avait autant de monde qui me lisait...Faudra que j'en parle à Sylvain d'Overblog tiens!)