Séance de rattrapage

25 janvier 2006

Grâce à mon télérama (nous entretenons des relations très exclusives tous les deux) et à son festival, j'ai pu rattraper un peu du retard que j'avais accumulé depuis des mois. Bon, pendant ce temps là, je ne vais pas voir ce qui sort, le gilet de Camille n'avance pas, pas plus que sa jupe, que le tas de copies ou de linge à repasser...STOOOOP. Vite vite déculpabiliser, bisoubisou les enfants, jevousembrasseraiaulitquandjeentrerai, soyezsageavecPapa. Vite, prendre son courage à deux mains et sortir avec ce froid (en plus, vu le décor dans la rue où j'habite...on est vraiment à Bucarest!).J'ai de la chance, le cinéma est juste à côté de chez moi, et la salle est super. L'eden, rien que le nom...

Il faut croire que j'ai vraiment le moral au top, que les choses vont trop bien...ou que je suis un peu maso sur les bords. La semaine dernière, je suis allée voir "Le cauchemar de Darwin". Espiègle comme tout, hier soir, j'ai rempilé pour "Le temps qui reste" (avec Melviiiiiil Poupaaaauuud,pardon, je me reprends,Melvil Poupaud et Jeanne Moreau). Romain a trente ans et trois mois à vivre. Ses derniers mois, ses dernières rencontres, dernières disputes... derniers sourires de Romain sur ce qui l'entoure.

La plupart du temps, je vais seule au cinéma. L'idée me prend souvent au dernier moment, on n'a pas forcément envie du même film, et j'ai horreur qu'on me demande, juste après la sortie...Alooooors, ça t'a plu, ou encore, qu'est-ce que c'était nul.(D'autant que là, j'ai tellement pleuré pendant le film, que je me suis surtout mouchée en sortant.) Donc, j'ai du mal à parler des films qui me plaisent, souvent car je n'arrive pas à identifier vraiment ce qui me plaît. Par contre (par défaut?), ce que je fais souvent, c'est trouver mon moment préféré, me le repasser en boucle les jours qui suivent. Comme dans une chanson, un morceau de musique, on va se laisser emporter précisémment là.

C'est la fin du film, il est à Saint- Malo, avec sa parka alors que les autres sont en maillot de bain. Il se promène avec son sac plastique, s'achète une glace au chocolat (elle a l'air super bonne, le cornet est en vraie gaufrette) et s'installe à un terrasse. Il commence à la manger, un petit peu du bout de la langue, puis plus goulûment en mordant un peu plus. C'est bon. Il sourit, il est bien. Dans ce sourire, la douceur du chocolat, de ce moment et le regret "que ce soit passé si vite".